Nous étions 35 participants à cheminer sur les sentiers de Saint Agnan à la découverte de notre campagne en cette fin d’été. Et une fois de plus, la météo fut avec nous. Dans ces paysages, façonnés par les cultures de céréales, il n’est pas toujours aisé de trouver des lieux d’intérêt naturaliste. Mais nous en avons «déniché » quelques uns.
Voici un compte rendu de cette sortie illustrée de photographies prises par les membres de l’association :
La première partie du tracé des « Sentiers des Pays d’en Haut » longe une haie champêtre constituée d’espèces variées: aubépines, prunelier, érable champêtre, églantier, orme, chêne,
cornouiller sanguin. Cette haie, très fleurie au printemps arbore en fin d’été ses fruits colorés.
Une plante très convoitée au printemps n’intéresse plus grand monde sitôt la période de développement des jeunes pousses achevée. Le respounchous ou Tamier
d’Europe n’est plus reconnaissable pour qui ne pense qu’à le cuisiner !
Malgré la sécheresse, la Salicaire a trouvé suffisamment d’humidité dans le ruisseau de Cardillac pour prolonger sa floraison.
Et surprise, nous avons retrouvé la Cardère cultivée. Vous avez probablement observé l’espèce plus commune, la Cardère sauvage à floraison rose lilas en
bordure de chemin. L’espèce cultivée s’en distingue par sa floraison blanche et ses feuilles très découpées.
Ces "têtes", une fois coupées étaient assemblées sur des barres métalliques et équipaient ainsi les machines de l'industrie lainière pour carder la laine. En 1862, il y avait encore plus de
2000 hectares de cardères en France, quelques hectares étaient cultivés dans notre région notamment près de Castres et Albi.
Les cardères, qui n’ont aucune parenté avec les chardons, sont des plantes hôtes particulièrement utiles à la faune sauvage. Leurs feuilles forment un godet retenant l’eau et, de ce fait,
sont appelées cabaret des oiseaux. Leurs fleurs sont source de nectar pour les abeilles, bourdons, et de nombreux papillons. Leurs graines sont très recherchées par les oiseaux granivores et
leurs tiges creuses servent de site d’hivernage pour les insectes.
Philippe et Sylvain vous ont fait écouter le Gobemouche noir,
très présent en fin d’été ne niche pas dans notre région, sa zone de répartition est plus nordique. Les individus observés chez nous sont donc de passage en migration postnuptiale pour rejoindre
l’Afrique tropicale. Si vous êtes attentifs, vous l’observerez en vol stationnaire capturant de petits insectes. Son cousin le Gobemouche gris niche lui dans notre région.
Et tous les oiseaux noirs ne sont pas des corbeaux ! Celui-ci est très rare dans notre région. Ceux que nous observons sont la Corneille noire et le Choucas des
tours que vous avez certainement observés à travers les longues vues des ornithologues.
Cette matinée ne nous a pas permis d’observer de nombreux passereaux pourtant assez communs évoluant habituellement dans les haies le long du parcours ; la Fauvette à tête noire,
l’Hypolaïs polyglotte, le Tarier pâtre… Les rapaces sont aussi présents comme le Faucon crécerelle, le Faucon hobereau, le Busard saint martin, la Buse variable … Une
sortie printanière nous permettra certainement de découvrir ces espèces.